préparation du sol pour faire un potager bio
Avant de préparer le sol, il est important de connaître sa structure. Est-il léger
(sablonneux), ou bien lourd (argileux) ou grumeleux ? Saisir une poignée de terre
bien serrée dans la main permet d'avoir une idée. Un sol sablonneux se sépare
facilement (trop fin), si la terre reste en boule c'est argileux, si la boule de terre
se détache facilement en particules, c'est un sol grumeleux. Le sol équilibré en
sable, en argile et limons, c'est le but à atteindre pour réussir un potager bio
fertile. Apporter des matières organiques fréquentes mais modérées. En général,
la terre arable (1ère couche de surface) dans un sol fertile est riche en humus
(matières organiques décomposées).
Sur l'image du potager (en haut) la grelinnette avec 5 dents permet de travailler
sur une largeur de 0,40 centimètres : c'est l'outil idéal pour ameublir et préserver
la vie du sol, la terre n'est jamais retournée. Cette façon de travailler protège la
faune et la flore. Si la terre est retournée tous ceux qui aiment l'air (les aérobes)
se retrouvent au-dessous et meurent étouffés, ceux qui n'aiment pas l'air (les
anaéorobes) se retrouvent en surface et meurent aussi.
Avant le travail du sol à la grelinette, déposer en surface une couche de compost
bien décomposé, enfoncer la grelinette, pousser vers l'avant puis tirer en arrière
puis se déplacer tous les 5 cm jusqu'au bout de la planche. Le sol est ameubli sur
une profondeur de 20 cm et la vie du sol est très peu perturbée. En hiver, je
prépare les planches avec une couche de compost bien décomposé, une autre
couche de compost peu ou pas décomposé et une couche fine de feuilles et par
dessus un paillage de 15 cm d'épaisseur. La couche de feuilles ne doit pas être
trop épaisse pour ne pas déséquilibrer le rapport en carbone et azote. L'équilibre
en matières organiques dans le sol est de 30% de carbone pour 1 % d'azote. Le
compost maison fait avec les épluchures des légumes, du marc de café, des
sachets de thé, des arrêtes de poisson, des coquilles œufs, etc. est un compost
très équilibré en carbone et azote.
Nourrir la faune et la microflore
Des apports de matières organiques (modérés) vont nourrir la vie du sol dans
lequel beaucoup d’insectes fragmentent
les matières organiques. Dans cette faune
il y a entre autres des grands recycleurs
de matières organiques : les vers de terre.
Ceux qui vivent en surface, les épigées
petits vers, (6 cm environ) se nourrissent
de matières organiques fraîches. L'autre
famille sont les endogées un peu plus
grands, ils vivent un peu plus bas. La 3ème
famille sont les anéciques, ils vivent plus en
profondeur ; lors du travail du sol on les voit remonter en surface, ils sont beaucoup
plus longs et creusent des galeries qui permettent à l'air et à l'eau de s'infiltrer dans
le sol. Toutes ces matières organiques sont prédigérées et incorporées a la terre.
Ce sont des experts du recyclage, ils améliorent la fertilité du sol. Toute matière
organique devient de l'humus, élément fondamental pour réussir un
potager bio fertile.
Dans une couche de terre arable riche vivent dans chaque gramme de terre des
milliards d'individus, vers, insectes, champignons, bactéries et autres et tous ces
organismes vivent en interdépendance et participent à la préparation de la
nourriture pour les plantes. La seule manière de préserver toute cette vie c'est de
travailler le sol avec la grelinette ou la fourche.
Mesurer le pH du sol
Des kits (faciles à utiliser) vendus en jardinerie permettent de connaître le pH
(potentiel d'hydrogène) du sol et de le corriger. Un pH entre 6,6 et 7,3 c'est un sol
neutre qui convient à une grande majorité de légumes. Quelques exceptions en
particulier pour les pommes de terre qui acceptent un pH entre 4,8 et 6,5, fortement
acide à très peu acide. Pour connaître le pH de chaque légume, consulter la liste
des légumes. Pour abaisser le pH d'un sol alcalin (calcaire), faire des apports de
fumier de bovin et contrôler. Si au contraire le sol est acide, 1 Kg de chaux vive
pour 10 m2, abaisse le pH d'un point.